Fanny du Manoir

Dans nos cœurs et nos souvenirs, Fanny est toujours avec nous. Adressez-moi vos textes et photos, je les enregistrerai ici.

De Fanny : « Si j’avais une devise, ce serait AIMEZ, pas les uns les autres, c’est déjà une limite, une obligation, une route, une routine. Non, seulement Aimez. Aimer ce que l’on veut, le ciel, les nuages, les moissons, la vie, la musique, les enfants, les vieux, l’humour,  le BEAU, mes filles ! etc.

Pour ses 80 ans

A l’origine etait le bleu
Le bleu de tes yeux, Maman

Nous avons cherché ce qui te definit le mieux

Peut-etre ta voix?
Un jour, chez les Parent, Cedric etait au Canada. Pour lui faire une farce,tu as pris le telephone apres que Nicole et Andre lui aient parlé. Tu t’es lancee en anglais, sans t’annoncer, et il a tout de suite repondu « Ah bonjour Fanny, comment allez-vous? « . Alors pour entretenir ta voix inimitable, nous t’offrons du miel.

Il y a aussi le sport
sous toutes ses formes. Le tir à l’arc avec Colas et Marin, la piscine tous les jours Eté comme Hiver, les plongeons du bateau de Frederic en Corse, la planche a voile a Cannes avec Corinne, le bridge avec tes copines du Berry, la marche a pieds dans le Ladak, le grillage de STOP surtout au carrefour de Nerlac, la tronconneuse, en djellabah de preferance, le quad avec tes petits enfants ou tes amis apeures, les comptes chez tes P’tites Vieilles de Belleville, avec Michel, avec Renaud, par tous les temps, tous les jours. Ah, j’oubliais, un sport que tu pratiques un peu… l’equitation! Mais il y en a un que tu n’as pas encore decouvert alors nous te l’offrons : un vol en montgolfiere

Nous pouvons aussi parlé de tes inventions
Car tu es une grande creative ! Tu as vanté les qualites du Pignon-Blanc en ecrivant au courrier des lecteurs des magazines qui t’ont publiee. Ainsi naissait la publicite gratuite
Ta voiturre beneficie d’un antivol de competition : un melange Groucho-essence qui decouragerait Mesrine en fuite !
La SNCF a enfin mis en pratique une idee que tu n’avais pas brevetee : le wagon enfant avec son aire de jeux
Inspiree par Pasteur, tu as inventee l’immunisation par le frigo, au diable les dates de peremption!
Tu aurais pu inventer le post-it…
Et ta meilleure invention reste la PAUSE PARKING mais nous en reparlerons plus tard…

La conversation, l’art de la discussion peuvent aussi te definir
Tu manies avec dexterite la conversation a tiroirs, et tu parviens toujours au bout de ton idee.
Tu dis ce que tu penses et tu veux savoir ce que nous en pensons, tu partages. Tu es curieuse de tout. Tu as souvent des sujets de discussion inattendus. « Et si l’air chaud etait plus lourd que l’air froid? « 
Tu adores discuter et parler. Je me souviens de ton etonnement devant ta facture de telephone qui ne baissa pas, ni apres le depart de Delphine, ni apres le mien. D’ailleurs ce poste de depense est devenu une vraie colonne dans tes fameux comptes a apartir de ce moment là.

La reussite est bien une chose qui te definit aussi. A force de perseverance et de ruse, tu as pu monter a cheval tres tot pour rester a califourchon toute ta vie.
Tu as maintenu St-Pierre contre vents et marees. Tu en as fait un lieu hors du temps. Nous y sommes tous chez nous car St-Pierre est ouvert, simple et chaleureux, comme toi.
Tu as cree le Pignon-Blanc, la legende, le mythe, le paradis, un lieu, des epoques, des generations… mais si je parlais de ce sujet nous serions là pour tres longtemps…
Nous, tes enfants et petits-enfants, de sang et de coeur, sommes aussi là pour temoigner de ta reussite. Modestement bien sûr 😉
Alors pour que tu continues à nous apprendre mille choses et a nous faire faire les fous, nous t’offrons cette tente que Bernard a utilisé pendant le Paris-Dakar

Est-ce que ton art de vivre serait ce qui te definit le mieux?
Tu n’as pas d’horaire, nous pouvons tous en temoigner, en bien et en… tres bien 🙂
Tu roules decapotee toute l’annee
Tu as un fameux coup de fourchette, et tu prepares la meilleure MIGUELISTA du monde, Miguelista qui est d’ailleurs la digne descendante du punch Old Nick confectionné dans les bains de pied en porcelaine…
Tu transmets, ce que tu sais, ce que tu aimes, ce que tu crois
Tu es toujours partante. Pour tout. Par principe.
Tu improvises, tu t’adaptes, tu profites de chaque instant
Et puis il y a la pause parking. L’innenarable pause parking. Dans le fauteuil du hall pour contempler la vue sur le parc, dans le fauteuil de la Maison Jerome pour regarder tes petits oiseaux… et celles dans ton lit. Alors pour la parfaire nous t’offrons un lit. Un lit a telecommande, un lit de competition pour des pauses parking de grand confort! Tout le monde a vote pour ce cadeau!!!

Te definir sans parler de ton caractere serait incomplet
Voici quelques traits que nous avons listé en parlant de toi
Independante
La peche, le dynamisme
Une volonte de fer
Un sacre courage
Un peu butee
Parfois inconsciente, tant mieux!
Alors nous t’offrons notre presence et notre amour, nous
Tes amis, tes copains,
Tes enfants, tes gendres exceptionnels, ta famille

Voila nous avons cherché ce qui te definit le mieux mais tu es tellement riche, tu es infinie
Comme nous a dit Michel, tu es une personne comme y’en a pas d’autre

Bravo Maman !

Marie-Pïa partage un poème de Sully Mormant

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre ;
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d’ombre.

Oh ! qu’ils aient perdu le regard,
Non, non, cela n’est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu’on nomme l’invisible ;

Et comme les astres penchants,
Nous quittent, mais au ciel demeurent,
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l’autre côté des tombeaux
Les yeux qu’on ferme voient encore.

Les Souffles de Birago DIOP

Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des ancêtres.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans l’Arbre qui frémit,
Ils sont dans le Bois qui gémit,
Ils sont dans l’Eau qui coule,
Ils sont dans l’Eau qui dort,
Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule :
Les Morts ne sont pas morts.

Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des Ancêtres morts,
Qui ne sont pas partis
Qui ne sont pas sous la Terre
Qui ne sont pas morts.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans le Sein de la Femme,
Ils sont dans l’Enfant qui vagit
Et dans le Tison qui s’enflamme.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans le Feu qui s’éteint,
Ils sont dans les Herbes qui pleurent,
Ils sont dans le Rocher qui geint,
Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure,
Les Morts ne sont pas morts.

Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots,
C’est le Souffle des Ancêtres.

Il redit chaque jour le Pacte,
Le grand Pacte qui lie,
Qui lie à la Loi notre Sort,
Aux Actes des Souffles plus forts
Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts,
Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie.
La lourde Loi qui nous lie aux Actes
Des Souffles qui se meurent
Dans le lit et sur les rives du Fleuve,
Des Souffles qui se meuvent
Dans le Rocher qui geint et dans l’Herbe qui pleure.
Des Souffles qui demeurent
Dans l’Ombre qui s’éclaire et s’épaissit,
Dans l’Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit
Et dans l’Eau qui coule et dans l’Eau qui dort,
Des Souffles plus forts qui ont pris
Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts,
Des Morts qui ne sont pas partis,
Des Morts qui ne sont plus sous la Terre.

Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots,
C’est le Souffle des Ancêtres.

Le « parcours » de Fanny

Très forte dès son arrivée sur Terre, Fanny naquit le 28 février 1933 pour s’entendre dire toute sa vie : quel bol d’avoir évité le 29 !

En 1951, à 18 ans elle crée son activité de club d’équitation. Sa tante Denise lui conseille de proposer ses cours aux officiers américains de la base de l’OTAN de Châteauroux. A l’époque, ses chevaux logent à la Mignonnerie, les cours ont lieu sur la pelouse droite du château, et les soirées se déroulent dans la petite maison du Pignon-Blanc.

Un jour, elle part acheter des chevaux, qu’elle marchande aprement. Au bout d’un moment, le marchand lui demande : pourquoi discutez-vous tellement, ils sont parfaits mes chevaux. A quoi Fanny répondit « oui mais je dois acheter 4 chevaux avec cette somme » 🙂

Dans les années 60, avec son ami Michel Barrere, elle batit le manège. Une révolution à l’époque. Une femme, des stages à des prix accessibles. Monter à cheval en s’amusant. Cette époque fut exceptionnelle !

Pour attirer les stagiaires à St-Pierre, Fanny écrit des lettres aux courriers des lectrices de magazines comme Marie-Claire et ELLE. Plusieurs cavalier.e.s viendront au club après avoir lu comme cette fausse stagiaire avait apprécié les cours, l’hébergement et surtout l’ambiance

En 1977, son club hippique mis en veille, ses chevaux vendus, Fanny part vivre à Paris. Elle y travaillera comme comptable dans un dispensaire de soeurs à Belleville, elle vendra ensuite des produits AmWay puis du linge de maison, à des comités d’entreprise et lors de ventes chez des ami.e.s. Elle réussit très bien dans ce métier de contact, mais après quelques années la fièvre équestre reprend et elle deviendra remplaçante dans de nombreux clubs de Paris et d’Ile de France.

Un jour, Joëlle Thibaut et d’autres ancien.ne.s cavalier.e.s lui demandent de recréer des stages à St-Pierre pour leurs enfants. Elle est ravie et organise ces stages tous les Etés de       à      .

C’est à ses petits-enfants qu’elle donnera ses dernières leçons

Fanny est montée à cheval jusqu’à 84 ans. Son cher Champollion, Welsh cadeau de Laurian d’Harcourt, meurt, les autres chevaux ne la séduisent plus. Elle troque les quadrupèdeds pour le quad, qu’elle chevauchera jusqu’au 1er juillet 2019.

Pour continuer à recevoir ses stagiaires et ceux des clubs auxquels elle louait ses installations, Fanny décide de transformer la maison du palfrenier et la petite écurie du Marchais en grand gîte de groupe. Toujours avec son ami de toujours Michel Barrere. Dans cette entreprise, pour l’architecture, ses amis et anciens élèves André Parent et Alexandre Martin seront aussi de très précieux partenaires. Avec ce gîte, Fanny se lance dans la réception d’Hôtes.ses. Elle adore ! Recevoir, raconter son Berry, des anecdoctes, les bons coins, les histoires

date monitorat ? date instructorat ? date PIGNON-BLANC ?

De Gustave à nos jours. Des Delrue, des du Manoir, de belles histoires 

A l’occasion de la visite de Levroux Patrimonia le 4 mars 2023

Quel plaisir et surtout quel honneur de vous présenter aujourd’hui l’histoire de cette maison et de quelques-uns de ces habitants ! Avant de vous les présenter, j’aimerais partager avec vous une réflexion. Un jour au stade de rugby de Grenoble, les joueurs ont voulu être photographiée avec moi en tant que petite nièce de l’un de leurs héros. A l’époque, bien qu’ayant accepté, je ne comprenais pas le lien entre cet ancêtre et moi, d’autant plus que je suis une néophyte en rugby. Des années plus tard, grâce à mon amie Stavia, j’ai compris : je ne suis pour rien dans ce que mes aïeux ont fait, mais c’est mon héritage, alors j’essaie d’en être digne et de le transmettre.

Je remercie Bruno Bodin et Christophe Samain qui m’ont fait la demande de cette après-midi, m’offrant ainsi la précieuse occasion d’évoquer de manière un peu solennelle : leur famille à mes enfants.

Au départ, seul Yves du Manoir était au programme. Se sont ensuite ajouté.e.s Gustave et Georges Delrue, Henriette et Fanny du Manoir, les Gîtes du Berry et la Route d’Artagnan, que je me réjouis de vous présenter maintenant.

Gustave et Palmyre, Georges et Maria Delrue

Mon arrière-arrière grand-père Gustave Delrue était belge wallon, marié à une belge flamande : Palmyre. Ils étaient amis des Belges propriétaires du chateau d’Argy et venaient régulièrement en Berry. Quand l’opportunité d’acheter les terres de St-Pierre s’est présentée, ils l’ont saisie et ont rapidement fait appel à l’architecte Alfred Dauvergne pour réaliser le Pavillon Nord. Comme nous avons la chance d’avoir aujourd’hui avec nous l’expert de l’oeuvre de cet architecte, il vous exposera tout cela en détails tout à l’heure. 

Après que Gustave et Palmyre aient fait ajouter le Pavillon Nord à la construction existante, leur fils Georges, mon arrière grand-père continuera les travaux avec la partie centrale, l’aile Sud et l’aile des écuries. Pour cela, il fera appel à un architecte de Tours (Paul? Le Pladec).

Dates

Profession

Achat des terres à Famille Bertrand

Commande à Alfred Dauvergne

Voir descrition St-Pierre : https://www.chateau-fort-manoir-chateau.eu/chateaux-indre-chateau-a-st-pierre-chateau-de-saint-pierre.html

Yves du Manoir 

Je vous propose de poursuivre chronologiquement en changeant de branche familiale. Mon grand oncle Yves du Manoir est mort à 23 ans à Reuilly. Ma mère s’émerveillait de l’aura de son oncle. En effet, comment un homme mort si jeune, et après seulement quelques années de rugby, a-t-il pu engendré une telle légende ?! Un challenge, le stade de Colombes, des écoles, portent son nom. Son enterrement au Père Lachaise avait réuni 3.000 personnes. 

L’éloge funèbre du Racing Club de France donne un début de réponse : “Ses camarades de jeu et nous, ses anciens, nous mêlons aujourd’hui nos larmes. Ceux de son age pleurent le joueur incomparable qui était leur fierté et leur confiance, et qui semblait porter la victoire avec lui. Et ils pleurent aussi le plus affectueux des amis. Mais nous, ses aînés, nous nous lamentons de voir disparaître celui qui personnifiait si merveilleusement notre idéal. Nous n’avions pas besoin de dire aux joueurs du Racing comment ils devaient se comporter, quelles qualités ils devaient avoir, quelles vertus ils devaient pratiquer pour être vraiment dignes de leur Club. Nous n’avions qu’à leur montrer Yves et à leur dire : Tâchez de l’imiter.

Livre sur Yves écrit par son frère René https://acrobat.adobe.com/link/review?uri=urn:aaid:scds:US:184d5b24-74cc-31c9-96be-068bc324e5c0

Article du Racing : https://www.racing92.fr/page/notre-histoire

Henriette du Manoir, Denise Toporkoff, Familles Solin et Barranger

Passons maintenant à ma grand-mère Henriette. Elle est née dans cette maison en 1900. A la déclaration de la Seconde Guerre Mondiale, veuve de son mari René, le grand frère d’Yves du Manoir, mais entourée de ses 3 soeurs et de son frère, elle part de Paris pour venir à St-Pierre en zone libre. Cherchant une préceptrice pour ses enfants, elle fait la connaissance de Denise Toporkoff qui se propose en la prévenant qu’elle est juive. “Et alors ?” lui avait répondu ma grand-mère, et comme l’a expliqué Denise cela sonnait comme “Raison de plus”. Ainsi Denise est venue vivre ici pour la durée de la guerre et est toujours restée une amie très proche.

Longtemps après la mort de ma grand-mère, notre ami Pierre Juresco a convaincu ma mère de voir la sienne reconnue Justes Parmi les Nations. En constituant le dossier avec Madame Nicole Caminade et Monsieur Jean Solin, ils l’ont complété avec l’action de Monsieur et Madame Barranger. Ce couple qui vivaient à St-Pierre, recueillirent le petit Jean Solin. Les parents de Jean furent aussi cachés à Saint-Pierre, dans la cabane de l’étang juste au Nord de Pétales en Berry que vous visiterez tout à l’heure. 

Le Comité Yad Vashem a été créé en 1953 pour commémorer, documenter, enseigner la Shoah. Pour perpétuer la mémoire des 6 millions de Juifs assassinés par les nazis et leurs collaborateurs, celles des communautés juives détruites, ou des combattants des ghettos et des mouvements de résistance, et pour rendre hommage aux non-juifs qui ont risqué leur vie pour sauver des Juifs durant la Shoah. Yad Vashem signifie rendre hommage et ne pas oublier. Pour le faire à notre tour, de manière modeste mais fortement symbolique, ma soeur Delphine a proposé un projet qui a été accepté par la nouvelle Mairie : il s’agit de renommer la Route de Levroux qui passe ici en Rue des Justes Parmi les Nations.

Ma grand-mère fut une femme ordinaire et exceptionnelle. Elle voulait que nous soyons planétaires. A notre époque de repli sur soi, d’égoïsme, et de craintes, c’est une recommandation précieuse.

Magnifique film de Thibault Blanchet https://youtu.be/aHFi7uphOnE

Ses parents 

Georges Gustave Julien DELRUE (Gustave Charles Désiré Joseph Ghislain Delrue, résidant à Ixelles, propriétaire et Marie Françoise Palmyre Houdin) né le 23 mars 1854 à Bruxelles, résidant à Ixelles, industriel de profession

Marie Louise Julienne Françoise VANDERSCHRICK, née le 21 mai 1863 à Bruxelles (François Vanderschrick et Louise Marguerite Rapaille)

Fanny du Manoir, le Pignon-Blanc, les gîtes et la Route d’Artagnan 

Passons maintenant et à la demande expresse de certains anciens élèves, à la tornade de la famille ! Née en 1933, ma mère Fanny du Manoir a tout fait pour devenir une femme de cheval. Du dressage de son cheval Eden avec son oncle Louis du Boisrenault à la création de son Club Hippique du Pignon-Blanc à l’âge de 18 ans en 1951, en passant par son Instructorat obtenu parmi les hommes à Saumur.

Sur les conseils de sa tante Denise du Boisrenault qui recevait les officiers américains en hôtes payants, elle a lancé son activité en enseignant l’équitation à ces mêmes officiers. L’activité de son club s’est vite élargi aux scolaires de la région et très rapidement aux adultes. Elle a été l’une des premières à proposer des stages en France et avait habilement adressé au courrier des lecteurs des grands magazines de l’époque des lettres de cavaliers qui vantaient les mérites du Pignon-Blanc ! 

Dans les années 60, avec son ami Michel Barrere, elle batit le manège. Une femme qui dirige un club hippique, des stages à des prix accessibles, monter à cheval en s’amusant, tout cela était une révolution à l’époque.

Après 26 d’activité, en 1977, elle met son club hippique en veille, et part vivre à Paris, exerçant avec succès un métier tout autre, dans le domaine de la vente de produits à domicile et à des comités d’entreprise. Mais la fièvre équestre la reprend rapidement, elle exerce alors sa passion dans des clubs de Paris et d’Ile de France pendant un temps. Puis, à la demande de son ancienne cavalière, Joëlle Thibault-Cavé, Fanny recrée des stages d’équitation pour la nouvelle génération tous les étés, de 1987 à 2000. C’est à ses petits-enfants qu’elle donnera ses dernières leçons, chevauchant avec passion jusqu’à l’âge de 84 ans. 

Pour continuer à recevoir ses stagiaires et ceux des clubs auxquels elle louait ses installations (manège, boxes et stalles, parcours de cross, prés), elle transforme en 1996 la maison du palefrenier et la petite écurie du club en grand gîte de groupe. Elle se lance dans la réception d’hôtes et hôtesses, adorant raconter « son Berry », ses légendes, les anecdotes, citant les coins réputés… A sa mort en juillet 2019, j’ai pris sa suite et créé les Gîtes du Berry qui se composent de 3 gîtes et 46 couchages.

La Route D’Artagnan

Avant de passer la parole à Christophe et Olivier, je voudrais vous parler d’un dernier sujet qui m’enthousiasme. Une Route D’Artagnan a été retracée afin de mettre en valeur le tourisme pédestre et équestre. Pour ma plus grande chance, cette route passe par St-Pierre et sera bientôt mise en valeur. J’ignore si cet illustre personnage est réellement passé un jour ici, mais je me réjouis de pouvoir associer notre région à sa fabuleuse destinée !

Je vous remercie

Article de Christophe SAMAIN sur l’église St-Pierre de Lamps
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Eglise de St Pierre pour Bulletin paroissial

– Pardon Madame, pourriez-vous m’indiquer l’église de Saint-Pierre-de-Lamps, s’il vous plaît ?
– L’église ? Mais il n’y a pas d’église à Saint-Pierre ! »
C’est très certainement ce que vous entendrez si vous posez la question. Et si c’est la vérité aujourd’hui, cela n’a pas toujours été le cas. Quand on consulte le cadastre de 1809, on y découvre bien une église, située tout au bord du chemin de Saint-Pierre à Sougé (la route actuelle) à l’emplacement des communs du château. Elle fait face au cimetière qui se trouve de l’autre côté du chemin. Elle est constituée d’une nef rectangulaire terminée par une abside semi-circulaire. Mais sur le cadastre de 1844 elle a déjà disparu. Il n’est donc pas étrange que le souvenir en ait été perdu. Cela reste toutefois bien maigre pour se faire une idée du monument.
Il existe pourtant un document d’archives qui va nous permettre d’aller la visiter, virtuellement s’entend. C’est le compte-rendu des visites des églises du diocèse de Bourges par l’archevêque au XVIIIe siècle (photocopies aux Archives départementales de l’Indre de l’original conservé à Bourges). Transportons-nous donc le samedi 23 juin 1835, environ les 11h du matin.
La population de Saint-Pierre attend Monseigneur Frédéric Jérosme de Roye de la Rochefoucault devant l’église en compagnie de Jean-Baptiste Bruslé, curé d’Argy et archiprêtre de Levroux. Une fois l’archevêque accueilli « avec les marques d’honneur et de distinction dues à [sa] dignité », tout le monde entre dans l’église où des prières sont dites. Puis l’archevêque commence son inventaire. Il se dirige vers le maître-autel qui, dit-il, est trop enfoncé dans le « rond-point ». En effet, comme un volumineux retable de menuiserie y a été installé, le curé a du faire ajouter une petite planche pour pouvoir dire correctement la messe. Sur cet autel, le tabernacle attire également l’œil de Mgr de la Rochefoucault qui pense qu’il devrait être doublé à l’intérieur d’une étoffe de soie, pourvu d’une serrure dorée et que les moulures et sculptures qui l’ornent devraient être dorées, le reste peint « proprement ». Il déplore également que le ciboire et le soleil que l’on utilise pour les processions n’aient qu’un seul pied commun, que l’on visse et dévisse selon l’occasion. Il demande expressément que l’on fasse l’achat d’un deuxième pied en argent. De plus, ajoute-t-il, toute la vaisselle sacrée et les chasubles (une noire et une blanche) sont conservées dans un vieux coffre en bois à côté du maître-autel car il n’y a pas de sacristie. Il faudra en faire construire une. Il redescend ensuite dans la nef et constate qu’il n’y a pas de crucifix au-dessus de la balustrade séparant la nef du chœur. Il faudra corriger cela. Et chose plus grave, le clocher qui se trouve entre le chœur et la nef s’ouvre directement sur celle-ci. Il faudra poser un plancher de bois sur l’ouverture car, imaginez ce qui se passerait si le battant de la cloche tombait sur les paroissiens ! Dans la nef, de chaque côté du chœur, il faudra aussi protéger des souillures par un dais de menuiserie ou d’étoffe les deux petits autels qui s’y trouvent. D’ailleurs, l’archevêque a remarqué que, dans le chœur, des morceaux de torchis sont tombés. Il faudra réparer tout cela. Les fonts baptismaux laissent également à désirer. La vasque de cuivre jaune pourrait corrompre les eaux baptismales. On devra la remplacer par une nouvelle en étain. Il faudra poser un dais au-dessus et accrocher au mur un tableau du baptême du Christ par St Jean-Baptiste. Un trou devra aussi être creusé dans le mur pour y établir une petite armoire destinée aux Saintes Huiles. Enfin, l’archevêque donne des conseils pour la construction de la future sacristie qui sera plafonnée et carrelée, placée « en d’hors du chœur du costé gauche du levant » et pourvue d’une armoire « en forme de commode » pour y ranger les objets et linges destinés au culte.
Après en avoir terminé avec le bâtiment l’archevêque interroge le conseil de fabrique, cette association qui gère les biens de la paroisse et entretient l’église, sur ses revenus, qui sont assez maigres : un demi-arpent de pré, et un quartier de pré indivis avec la cure dont la récolte est partagée « à la fourche et au râteau ». Il y a bien aussi cinq bosselées de mauvaise terre sur le chemin de Saint-Pierre au Boisdault. Elles sont affermées à Jacques Perreau, tuilier, mais depuis que celui-ci est décédé, c’est le curé qui en perçoit les revenus, ce qui contrarie les paroissiens. Le curé a également perçu les droits de fosse, c’est-
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à-dire les sommes demandées pour être enterré dans l’église. Suite de quoi, l’archevêque et le conseil de fabrique se dirigent vers le presbytère tout proche (à l’emplacement d’une des ailes du château actuel) où ils rencontrent le curé Jacques Foucquet de Courcelles (qui, curieusement, était absent jusque-là). Celui-ci fait son mea culpa et dit qu’il rendra à la fabrique la somme de 20 livres et 10 sols qu’il lui doit. Et la visite s’achève alors par l’administration du Sacrement de Confirmation aux personnes « préparées à le recevoir».
Les recommandations de l’archevêque ont-elles été suivies d’effet ? On ne peut guère le dire. On constate toutefois que sur le cadastre de 1809 ne figure aucune sacristie.
Espérons que la (re-)découverte d’autres documents permettra d’en savoir un peu plus sur ce bâtiment dont il ne subsiste, à ma connaissance, aucune représentation : ni dessin, ni gravure, ni tableau.

3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Avatar de Anne-Marie Toporkoff Anne-Marie Toporkoff dit :

    Quel sourire …. je ne m’en lasse pas. Fanny est là, avec nous, bien présente. Fanny est là, avec tous ses amis, sa famille tellement aimée, les chiens, les chevaux.
    Merci Dorothée
    Merci également pour ce texte très émouvant de Birago Diop

    Aimé par 1 personne

  2. Avatar de Kathy Hargreaves K/A Albion Kathy Hargreaves K/A Albion dit :

    I have just stumbled upon this page now – how lovely to see all these photos of Fanny. I have very fond memories of the summer I spent working for Fanny in 1989, looking after Mazurka and foals (Baghdad?) and riding Belphegor, what an old man he was. I learned so much from Fanny although she was a strict boss. A wonderful summer. Thanks Dorothee so much for sharing these photographs…. Albion xx

    Aimé par 1 personne

    1. I remember you very well Miss Albion! Hope you are doing great 🙂

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